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Covivio a obtenu le label BBCA Exploitation pour deux immeubles de bureaux, Thaïs à Levallois-Perret (niveau standard) et Silex1 à Lyon (niveau excellent). C’est la première fois qu’une telle distinction est attribuée. Quelle est la raison d’être de ce nouveau label ?
Jean-Eric Fournier : Le label BBCA Exploitation a été initié par l’association pour le développement du Bâtiment Bas Carbone (BBCA) qui réunit plus d’une centaine d’acteurs du bâtiment – dont Covivio, l’un de ses membres fondateurs. Il rejoint des labels déjà existants comme BBCA Neuf ou BBCA Rénovation. Son objectif : valoriser les bonnes pratiques bas carbone dans les immeubles en exploitation (espaces du bureaux, résidentiel collectif ou hôtels), sur tout le cycle de vie du bâtiment. Ce label est délivré par un organisme certificateur, Prestaterre, et est valable pour trois ans.
Quels sont les critères pris en compte pour évaluer les bâtiments ?
Caroline Allingri : Le label BBCA Exploitation est constitué de nombreux critères. Une partie d’entre eux se concentre sur l’énergie. Quel est le niveau de consommation ? Quels efforts sont faits pour le réduire ? D’où provient cette énergie ? Le référentiel s’intéresse également, entre autres, aux transports (des utilisateurs, des prestataires…), au traitement des déchets et à la gestion des travaux réalisés au sein de l’immeuble en phase d’exploitation, tant sur les parties communes que privées. Certains critères comme l’existence et la gestion d’espaces verts sont pour leur part optionnels et peuvent apporter des points supplémentaires pour l’obtention du label.
Quels ont été les points forts qui ont permis à Thaïs et Silex1 de décrocher le label BBCA Exploitation ?
Caroline Allingri : Les deux bâtiments se sont tout d’abord distingués sur le plan énergétique. Leurs qualités intrinsèques (isolation de qualité…) leur assurent d’excellentes performances énergétiques. Les émissions de gaz à effet de serre sont ainsi limitées sur le volet énergie. Ils bénéficient par ailleurs d’un suivi continu de leurs consommations par un energy manager, ce qui permet de les inscrire dans une démarche de progrès.
Silex1 propose par ailleurs une gestion aboutie des déchets, avec une traçabilité maîtrisée (identification de plusieurs filières de valorisation, mesure de la quantité de déchets recyclés…). Une attention particulière est, en outre, portée au sein du bâtiment à l’impact des travaux sur l’environnement. Une réflexion a ainsi été menée pour développer une économie circulaire lors de phases de travaux et pour utiliser des matériaux sourcés à proximité de l’immeuble.
Jean-Eric Fournier : Thaïs bénéficie pour sa part d’une absence de fluides frigorigènes sur le site et d’espaces verts de qualité. Lors de sa restructuration, l’immeuble a ainsi été doté de terrasses végétalisées. C’est un véritable atout, les végétaux captant le CO2. Ces terrasses renforcent par ailleurs l’isolation thermique de l’immeuble. Enfin, à l’échelle du quartier, cela contribue à la lutte contre les ilots de chaleur estivaux. Autre point positif pour ce dossier : l’immeuble offre une localisation à proximité immédiate des transports en commun – tout comme Silex1.
Quels sont, à vos yeux, les atouts d’une telle labellisation ?
Caroline Allingri : Elle permet tout d’abord de fédérer de nombreux acteurs autour d’un projet commun. La labellisation constitue également un levier intéressant pour mener un travail de sensibilisation sur la baisse des consommations énergétiques et l’amélioration de l’empreinte carbone. En lien étroit avec le service Relation Clients et les gestionnaires techniques de nos immeubles, nous avons ainsi développé un dialogue fructueux avec les locataires et les exploitants des immeubles. Nous avons pu faire émerger de ces échanges des pistes d’amélioration, concernant par exemple les bonnes pratiques à adopter durant des travaux.
Jean-Eric Fournier : Ce sont d’ailleurs des bonnes pratiques dont nous pourrons nous inspirer dans le futur dans d’autres bâtiments. L’ensemble du groupe peut ainsi profiter de cette labellisation.
Une labellisation qui a un autre atout : elle constitue pour nous un marqueur, un élément différentiant sur le marché immobilier qui peut permettre aux bâtiments de gagner en attractivité. Beaucoup d’entreprises portent en effet une politique RSE ambitieuse, notamment au sujet de leur empreinte carbone. Celles-ci souhaitent privilégier des immeubles éco-performants. Ce label permettra de mettre en lumière les actions que nous menons sur cette thématique.
Des actions qui s’intègrent, plus largement, à la stratégie globale de développement durable portée par Covivio…
Jean-Eric Fournier : La réduction de l’empreinte carbone est en effet au cœur des réflexions de notre groupe depuis de nombreuses années. Nous avons réalisé dès 2010 des analyses du cycle de vie pour mieux comprendre l’impact des immeubles, avec de nombreux angles d’approche (énergie, matériaux, déchets…). C’est un long apprentissage, qui nous a permis d’acquérir progressivement de nombreuses connaissances en la matière. Nous enrichissons régulièrement nos plans d’action, en nous appuyant sur une démarche de progrès continue. Cette ambition se traduit par un objectif, notre « trajectoire carbone » : réduire entre 2010 et 2030 de 40 % les émissions de gaz à effet de serre du groupe pour l’ensemble de nos activités en Europe (bureaux, résidentiel, hôtels). La démarche de labellisation BBCA qui aboutit aujourd’hui s’inscrit pleinement dans cette dynamique.